Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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mercredi 23 juin 2010

Une figure oubliée, (2) Mihaïl Koganiceanu, le Lincoln roumain

UNE FIGURE OUBLIEE

Mihaïl Kogalniceanu,
le Lincoln roumain





Mihaïl Kogalniceanu 1817-1891, historien, romanologue et homme politique. Qui le connait ? Lorsque en 1861 la Roumanie est crée par l'unification de la Valachie (Bucarest) et de la Moldavie (Iasi), Mihaïl Kogalniceanu en fut brièvement le premier ministre et abolit l'esclavage.


L'esclavage, une abolition par étapes


Lorsqu'on lit que l'esclavage des Roms a été aboli en 1856 suite à l'influence des idées propagées par le révolution de 1848, c'est inexact. Certes, dès 1837, Kogalniceanu -cité plus haut- et des progressistes s'insurgent, mais si des propriétaires terriens, l'Eglise, en 1844 pour la Moldavie, en 1847 pour la Valachie, commencent à les affranchir, c'est parce qu'ils ne leur sont plus utiles... et, si la révolution démocratique-bourgeoise -1848- des ''bonjouristes"… [de jeunes intellectuels francophiles, imprégnés des idées de la révolution dont les épigones furent Panait Istrati, Tzara, Cioran...] patriotes combattant l'empire ottoman, annonce "la libération immédiate de tous les tsiganes''... dès 1849, il est rétabli par les forces turques et russes victorieuses. La lutte pour l'abolition continue et, s'il devient illégal en 1855 en Moldavie et en 1856 en Valachie, cela n'a pas d'effet et c'est le Prince Ioan Alexandru Couza, dirigeant à partir de 1861 la nouvelle "Roumanie" qui, sous l'impulsion de Kogalniceanu, l'abolit deux ans après -il ne s'est pas hâté- c'est à dire en 1863, ainsi que le servage. On observe donc que de 55 à 63, l'esclavage théoriquement "interdit" était toujours pratiqué en Roumanie.
Ian Hancock (source)  cité par "La tribune de Genève (lien)

Note : cet article pose problème : la restauration  de l'esclavage en 49 y est attribuée à Alexandru Couza, l'éphémère roi de la nouvelle Roumanie alors qu'elle semble plutôt reliée aux barons valaches et moldaves collaborateurs des forces turques "occupantes". En fut-il le complice par opportunisme avant de devenir, sous l'impulsion de Mihaïl Kogalniceanu son ami et ministre, son abolisseur -ce qui lui coûta son trône ? Question ouverte.


2 commentaires:

  1. Il est probable que désireux de prendre le pouvoir, Alexandru Couza (son nom s'écrit de deux manières) grand ami et condisciple de Mikael Kogalniceanu (!) et de tendance plutôt "bonjouriste" -gauche francophile, notons que des traces perdurent de ce mouvement en Roumanie où le français est très fréquemment parlé par les intellectuels libéraux- Couza donc a voulu se concilier les puissants barons valaches -royalistes- sans lesquels rien ne pouvait se faire, et gros propriétaires terriens d'esclaves rroms (!) puis, une fois sur le trône, les aurait "trahis", nommant Mikael Kogalniceanu premier ministre, sachant évidemment qu'il l'abolirait au plus vite.. quoique redoutant sans doute que cela le fasse automatiquement éjecter du trône (?!) C'est pourquoi le personnage est donné parfois comme un rétablisseur et d'autres comme un héros abolisseur de l'esclavage. Il fut en fait les deux. (Hypothèse).

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  2. Notons aussi une erreur de wikipédia qui fait impasse sur les rroms (!) et parle de "robie" (ce que nous pourrions appeler le servage) et non d'esclavage. Il s'agissait en réalité bien d'esclavage (pour les rroms qui étaient propriété des propriétaires terriens y compris des monastères (!) pouvant être vendus comme marchandise) ; Couza a aboli les deux système extrêmement proches coexistant parallèlement en Roumanie. Les barons (les boyards)ont ensuite mis sur le trône un prince étranger Hoenzollern traditionaliste favorable à l'esclavage qui cependant n'osa pas le rétablir, du moins officiellement, prince dont descend celui qui se dit actuellement "roi" de Roumanie, Michel.

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