Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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samedi 19 juin 2010

Périple géographique (2)

Le périple géographiquement à présent

Dans le monde

                                                                                      Aux amériques

En Europe

 

..... et une autre image de leur répartition, (Institut d'études tsiganes) en proportion de leur nombre et non  de leur pourcentage de la population du pays.
   
Migration des roms

Les roms -ou certains d'entre eux- arrivent d'abord en Grèce où ils se réunissent -quasi sédentarisation- sous le mont Gyps, d'où l'ethnonyme qui leur sera attribué, "gitans" ou "gypsi", qu'on croit aussi relié à leur séjour en Egypte. Ils parlent au départ l'hindi-ourdou [qui deviendra "romani"] la langue du peuple indien [dérivée du sanskrit dont il est proche -le sanskrit est la langue des textes sacrés et des castes cultivées, suscitée autrefois par des brahmanes comme langue"parfaite", quasi disparue, qu'il faudrait préserver à travers eux**]... mais qui se modifiera considérablement au hasard de leurs pérégrinations. Leur long séjour en Bohême -la Tchécoslovaquie- et les laisser-passer qui leur étaient octroyés par le roi Sigismond 1er à une époque où ils étaient utiles au pays -pendant les conflits, ils faisaient parti des "compagnies" militaires comme forgerons, maréchal ferrant... etc- ont donné le terme bohémien. Quant aux mots "rom" -devenu romanichel- et "manouches", ils veulent dire "homme" en romani -"rom" ne provenant pas de "Roumanie" ... même si c'est le pays où ils restèrent le plus longtemps... puisque ceux qui y "passèrent" furent arrêtés et réduits en esclavage pendant 5 siècles !

Vendu au poids

Quant à "tsigane", qu'il faut écrire avec un "s", il vient sans doute du sanskrit : "celui qui ne touche pas" et par extension, "celui qu'on ne touche pas", l'intouchable, le "dalit"... ou au contraire le noble qui ne "touche pas" -ce qui est impur-. Kshatrya -tsigane- désignant une caste de haut rang devint ensuite synonyme d'esclave -cigène, cigani en hongrois-.

Une partie alla vers le sud, l'Espagne, le Midi de la France, une, en Amérique -nord et sud-... et une autre, vers l'Est, l'Allemagne, la Russie, et même le Nord : on appelle en principe "tsiganes" ceux de l'Est et gitans ceux du Sud... les tsiganes, en raison de mélanges ethniques, étant parfois blonds et portant des noms germaniques et les gitans, plus foncés, parlant souvent le calo, dialecte sanscrit-hispanique. Le terme "caraque" qui désigne ces derniers est sans doute issu du turc "kara", noir ou du grec, "korakia", corneille ou -moins probable- des vaisseaux espagnols homonymes-.

Mais toutes ces désignations ont par la suite été connotées de manière raciste, même "tzigane" -ce que j'ignorais d'où le titre de ce blog.- Ces péjorations variant en fonction des lieux et des groupes, on doit avant tout interview demander "comment faut-il vous appeler ?" Dans le midi, c'est "gitans"ou tsiganes, Rom évoquant trop "Roumanie", pays qui leur a sans doute laissé des souvenirs impérissables: que l'on ne sache comment nommer un peuple est révélateur du racisme absolu dont il est l'objet, TOUS les ethnonymes le désignant étant, en UN lieu particulier -que l'on n'identifie pas au départ- devenus des insultes. Le cas est unique. A ce sujet, Claire Auzias note que dans l'échelle sociologique des victimes du racisme, ils ont le score maximum.

Les roms pour se désigner, emploient le mot rom ou tsigane, plus rarement manouche, qui est parfois lui aussi péjoratif, ainsi que gitan. Ils sont entre 6 et 13 millions dans le monde.

*Le peuple tsigane [donc le premier à migrer il y a un millénaire] a créé une musique devenue un genre à elle seule, comme la musique yiddish [à laquelle elle est apparentée, ainsi qu'au "blues"] qui survit à la quasi-disparition de la culture juive allemande. Leur population est demeurée plus stable aux USA et en Amérique latine -car ils n'y ont pas subi le génocide de 40-. D'où l'influence du jazz chez les grands musiciens tsiganes (écouter).

**Imaginez qu'existent des peuples parlant une langue la plus proche qui soit du grec classique ou du latin du 4ème siècle: les roms sont ce peuple pour le sanskrit ! Notons que c'est -tardivement- grâce à un linguiste slovène (Miklosich, 1872) qui avait observé une similitude entre la langue des roms qu'il avait entendue dans son village et le sanskrit parlé par ses étudiants brahmanes que leur origine indienne, depuis confirmée par la génétique, a été établie.
[cf le blog linguistique... que personne ne va visiter, tant pis..]
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