Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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lundi 14 juin 2010

(2) La France vue de l'étranger !!!

Des articles de journaux
Libération

"Quelques 300 000 Tsiganes (Sintis et Roms) vivent en Allemagne en 1933. (lien). Ils ont la nationalité allemande. Nombre d’entre-eux ont combattu pendant la première guerre mondiale et s’engagent en faveur de la démocratie sous la république de Weimar. La « prise de pouvoir » par les nationaux-socialistes signifie pour eux le début d’un temps où ils sont privés de leurs droits et persécutés pour des raisons racistes, et qui se termine par un génocide." Vous aurez noté le "privé de leurs droits" je suppose. Ça commence toujours de la même façon en effet, hélas, comme le note un autre site qui parle juste lui aussi : "Il faut garder en mémoire les paroles d’une rescapée des camps de la mort, citée par Claire Auzias, à propos de l’extermination des Roms en Allemagne : “Tout d’abord ils sont déclarés asociaux, ensuite on les met dans un camp de concentration, enfin on les extermine.

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La Libre-Belgique

Les Roms sont confrontés à une forme de discrimination inédite en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale. Hommes, femmes et enfants sont expulsés dans plusieurs démocraties sous prétexte qu’ils constitueraient un risque pour l’ordre public. (George Soros dirigeant le Fond de gestion Soros.)
Les Roms sont persécutés partout en Europe depuis des siècles : évictions et expulsions collectives dans plusieurs démocraties européennes d’hommes, de femmes et d’enfants sous le prétexte qu’ils constitueraient un risque pour l’ordre public.
Récemment, la France a initié les procédures d’expulsion de tous les Roms non français, les considérant comme un groupe criminel, sans qu’aucune procédure juridique n’ait permis de déterminer si ces individus ont commis un quelconque crime ou s’ils représentent un risque à l’ordre public. Les agissements de la France font suite à ceux de l'Italie et de son "programme de sécurité" de 2008, qui avait qualifié les soi-disant "nomades" de menace à la sécurité nationale et avait donc imposé un recours législatif d’urgence visant à l’expulsion des Roms non italiens.
[...] l’expulsion de citoyens de l’Union européenne sur la base de leur origine ethnique sous couvert d’une quelconque activité criminelle est en totale violation des directives européennes sur la discrimination raciale et du droit à la libre circulation entre les Etats de l’UE.
Il est en effet un principe légal établi que le crime doit être prononcé par la détermination de la culpabilité d’un individu devant une cour de justice. De plus, les criminels condamnés ne sont pas habituellement expulsés s’ils sont citoyens d’un autre Etat de l’UE. Ce que la loi européenne prévoit en revanche est que la décision d’expulsion soit prononcée au cas par cas, et jugée nécessaire proportionnellement au crime commis. Cette décision doit en outre prendre en considération certains autres éléments (comme la force des liens que l’individu entretient avec la communauté).
[.... ] Depuis la Seconde Guerre mondiale, les européens ont toujours considéré inacceptable de soumettre un groupe, quel qu’il soit, à un châtiment collectif ou à une expulsion de masse sur la base de l’origine ethnique de ses membres; le fait donc de considérer les Roms de façon collective, au mépris des droits fondamentaux au nom de la sécurité, constitue un précédent inquiétant.
[... ] En réponse à la position de la France, le gouvernement suédois a aussi appelé à une action concertée de l’UE pour encourager la réinsertion des Roms.
Les Roms veulent et peuvent s’intégrer pour peu que l’opportunité leur soit offerte [....] C’est parce qu’ils sont confrontés à une discrimination et à des privations scandaleuses chez eux qu’ils continuent de migrer un peu partout en Europe. L’UE doit admettre que la nature pan-européenne de ce problème exige une stratégie globale et efficace pour favoriser la réinsertion des Roms.
La responsabilité élémentaire de sauvegarde des droits et du bien-être de tous les citoyens est du ressort des Etats membres de l’UE. Les politiques et les programmes pour permettre la réinsertion à l’emploi, à l’éducation, à la santé et au logement doivent être mis en œuvre aux niveaux local et national. Mais l’UE a un rôle déterminant pour motiver, coordonner, contribuer financièrement et contrôler de tels efforts dans le cadre d’un plan d’envergure européenne.
En 2009, l’UE a [...] a donné son aval pour que des fonds structurels soient utilisés pour répondre aux problèmes de logement en faveur des communautés marginalisées, et en particulier des Roms. C’est un premier pas mais [...] cela devrait être étendu à l’éducation, à la santé et à l’emploi. [... ] à l’éducation dès la petite enfance, plutôt qu’uniquement dans le cadre de la formation professionnelle.
La pauvreté structurelle dont sont affligées les communautés Roms est intimement liée au manque d’instruction et au chômage. Les initiatives Europe 2020 de la Commission établissent des objectifs spécifiques pour élever le taux de réussite scolaire et les niveaux d’emploi pour tous les citoyens de l’UE. Les Roms sont tellement à la traîne dans ces deux domaines par rapport à leurs concitoyens que les objectifs visant à réduire ces écarts devraient être totalement intégrés au plan Europe 2020.
Le fossé le plus important entre les Roms et le reste de la population n’est ni culturel ni lié à leur mode de vie - comme les médias voudraient nous le faire croire - mais est bien un problème de pauvreté et d’inégalité. [....] Les logements ségrégatifs sont une barrière à l’intégration et ne génèrent que préjudices et échecs [.... ] [ce sont] d’énormes bidonvilles et implantations dépourvus de réseau sanitaire et des conditions élémentaires essentielles à une vie digne. La détresse de tant de millions de Roms au XXIe siècle constitue une caricature des valeurs européennes et entache la conscience de l’Europe.
La détresse des Roms n’est pas... un problème de sécurité à court terme qui peut être résolu par des mesures draconiennes visant à déplacer les personnes d’un pays à un autre. Cette situation fragilise les valeurs européennes et les principes du droit [...]
Les Roms d’Europe constituent la plus importante minorité ethnique de ce territoire, et le segment de population le plus jeune, avec la plus rapide croissance démographique. [....] L’Europe ne peut pas se permettre une autre génération perdue. C’est une question de droits humains et de valeurs essentielles, et une question cruciale pour la paix et la cohésion des sociétés à travers l’Europe.
Traduit de l’anglais par Frédérique Destribats
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La France vue à l'étranger: 

La jornada
(Mexique) :
1er septembre 2010, article cité par Marianne (lien) sur le
 
L’holocauste des Roms, hier et aujourd’hui

1496 : essor de la pensée humaniste. Les Roms allemands sont déclarés traîtres aux pays chrétiens, espions pour les turcs, porteurs de la peste, sorciers, bandits et voleurs d’enfants.
1710 : siècle des Lumières. Un édit envoie à la potence, sans autre forme de procès, tous les Roms adultes de Prague. Jeunes et femmes sont mutilés. En Bohème, on leur coupe l’oreille gauche. En Moravie, l’oreille droite.
1899 : apogée de la modernité et du progrès. La police de Bavière crée une section spéciale des questions Roms. En 1929, cette section est transférée à Munich puis en 1937, à Berlin. 4 ans après, un demi-million de Roms meurent dans les camps d’Europe centrale et de l’Est.
Taxés de criminels invétérés, arrêtés massivement, dès 1938, ils sont incarcérés dans des blocs spéciaux de Buchenwald, Mauthausen, Gusen, Dautmergen, Natzweiler et Flossenburg. A Ravensbruck, Himmler crée un espace pour sacrifier les femmes roms soumises à des expérimentations médicales. 120 fillettes sont stérilisées... Des milliers d’autres Roms sont déportés de Belgique, Hollande et France vers Auschwitz, parfois des quasi-centenaires, des femmes enceintes et un grand nombre d’enfants.
Aucun des 5000 Roms du ghetto de Lodz (Pologne) […] ne survécut.
En Yougoslavie, Roms et juifs étaient exécutés pareillement dans le bois de Jajnice. Les paysans se rappellent encore les cris des petits Roms conduits sur les lieux d’exécution.
Dans les camps, seul leur amour pour la musique leur servit parfois de consolation. À Auschwitz, affamés et pouilleux, ils se réunissaient pour jouer et encourageaient les enfants à danser. Mais le courage des guérilleros Roms de la résistance polonaise dans la région de Nieswiez resta légendaire. La musique fut un facteur qui maintint leur unité et les aida à survivre, tout comme la religion le fut chez les chrétiens, les juifs et les musulmans.
Leur génocide ne fut pris en considération ni à Nuremberg ni après. Le gouvernement d'Adenauer déclara que leur extermination avant 1943 avait obéi à "des politiques d’État légales" (!) si bien que les victimes d’avant cette date ne reçurent aucune indemnisation. Robert Ritter, l'expert nazi en extermination des Roms, fut libéré. Ce n’est qu’en 1982, 39 ans après, qu’il fut admis que les victimes avaient droit à des indemnisations - la majorité était morte-.
Plus des trois quarts des Roms, 12 à 14 millions, vivent en Europe centrale et de l’Est. La Yougoslavie socialiste de Tito fut la seule à reconnaître aux Roms les mêmes droits qu’aux minorités croates, albanaises et macédoniennes.

La déportation massive de Roms vers la Roumanie et la Bulgarie ordonnée par Sarkozy où ils se trouvent deux millions -la Roumanie, pays allié des USA et membre de l’OTAN dont le président, Traian Basescu, a qualifié une journaliste de ''sale tsigane''- est particulièrement perverse : la mortalité néonatale des Roms y est 9 fois plus élevée que la moyenne européenne, et leur espérance de vie dépasse à peine 50 ans.
130 manifestations devaient se dérouler en France et devant les ambassades françaises de plusieurs pays avec le soutien d’organisations des droits humains, de syndicats, de partis de gauche, d’écolo... Selon Ricardo Martinez de Rituerto -elpais.com- le Parlement européen a cloué hier au pilori la France et Nicolas Sarkozy qui expulse -déporte- des centaines de citoyens européens au motif de leur nature prétendument "criminelle". On a du mal à croire qu’en 2010, après le terrible passé de l’Europe en matière de racisme et d’intolérance, qu’une ethnie entière puisse encore être ainsi criminalisée et signalée en bloc comme un problème social.  

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L'union romani d'Espagne à présent, citée par Maryvonne Leray, cyber résistante, (lien) du "Cri du peuple".



Références:
Claire Auzias, Marcel Courtiade, "Samudaripen"
Jean-Pierre Dacheux, Petre et Sylviu Petcut, Elizabeth Clanet, Samir Mile, Tatiana Sarbu, Alain Reyniers, Virgil Ciomos (Institut d'études tsiganes, N 29)  
Jean-François Berger, Bernath Gabor, Andras Biro -dissident hongrois-, "Onze siècles d'oppression"
Tony Gatlif, "Le génocide oublié"
Yan Hancock, "Nous sommes des roms"
Kusturica, "Le temps des gitans" (film)
Mattéo Maximof, "Le prix de la liberté" (sur les netocis)
Miguel Haler, ''La route des gitans'' (roman)
Rajko Djurik, (poèmes)
Marcel Courtiade, professeur à la Sorbonne, "Les roms"
Jean-Marc Turine, "Le crime d'être rom"
Régis Blanchet, "Les roms, un peuple mémoire" 
Léon Poliakov, "Histoire de l'antisémitisme" (1)
Albert Londres, "Le juif errant"
Hélène Larrivé, "Noces kurdes" (2)
Gérard Huet, romanologue, auteur de dictionnaires sanskrit-français
Yvon Massardier, romanologue, auteur d'un dictionnaire romani-français
Nadine Stchoupak, romanologue rom, auteur d'un dictionnaire sanskrit-français (3)
Jacques Leclerc, linguiste http://ricetrac2.blogspot.com
Henriette Asseo, "Les tziganes, une destinée européenne"
Yeta Lomka, Awina Borghese, Bartoch, musiciens, auteurs de la musique du film cité préc.
Pierre Derlon, "Tradition occultes des tsiganes"
Yan Yoors, "Sur la route avec les roms Lovaras" 
Roberto Lorier "Pâni et le peuple sans frontières" (4)
Alain Berto, anthropologue -université Paris 8-
Rosa Raidic, Zlato Levak, déportés 
Lydia Chagoll "Tsiganes sous la croix gammée"
Michel Collon, Baptiste Cogitore

(1) Non directement relié au roms si ce n'est parce que les reproches faits aux juifs réfugiés en Pologne étaient à peu près les mêmes que ceux que l'on fait aux roms actuellement. 
(2) Texte de moindre importance pour la question si ce n'est que le héros kurde, à la fin du roman, "avoue" à la narratrice qu'il est en fait à "demi gitan". http://larrive.info/Noces-kurdes.html
 (3)  Nadine Stchoupak, 1886/1941, sanskritologue russe exilée à Paris en 1904, condisciple d'Albert Mathiez, résistante -son mari mourut en déportation-. 
(4) Romancier et historien rom qui a commencé une saga de son peuple dont ce livre (lien) est le premier volet.. 

Remerciements à Anic Darnault (lien) pour son tableau "L'œil"
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