Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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samedi 29 septembre 2012

Marseille de mon adolescence version jardin, enfin presque, son "torpillard", ses "jarons"... et la mer !

C'était Marseille la belle ! (lien avec "la terre en péril")

ODE A MARSEILLE 

"Ma" ville ! Après la sombre Franche-Comtée (lien), enfin le soleil, les calanques, le vallon des Auffes de Guédigian, les cabanons en bord de mer, illégaux certes mais les marseillais ont toujours eu un sens de la légalité très "perso" -ce qui du reste les rend sympa. Oui, après Besançon, lieu de rejet, de tristesse et d'exil, Marseille fut celui de mon adolescence heureuse... Certes avec une hygiène un peu "locale" mais baste; ainsi mes parents en recherche de logis, étonnés de la modicité du prix de certaines maisons s'entendirent-ils envoyer cette évidence, "c'est à cause du torpillard." Le torpillard qu'est-ce à dire ? une figure bien marseillaise, c'était une voiture-citerne qui collectait tous les matins ce que tous nous faisons sans gloire en klaxonnant allègrement pour avertir de la bonne nouvelle les ménagères descendant aussitôt avec leur butin. Certain/es cependant se laissaient un peu aller -il passait tôt le bougre- ce pourquoi il fallait toujours prendre garde, surtout le soir en passant dans les "boulevards" -car tout à Marseille est boulevard- de se tenir le plus loin possible des murs afin d'éviter ce qu'on appelait un "jaron", c'est à dire la même chose mais sommairement empaquetée en cas de presse. Après tout, était-ce pire que Fukushima (lien)? 

Quatre années de bonheur, des gens aimables, colorés, bon vivants accueillants et directs qui au marché appelaient les clientes "ma chérie", tous mêlés quant aux nationalités -apparemment sans racisme.. sauf contre les arabes évidemment (!)-. Pagnol malgré la guerre d'Algérie et les attentats, ainsi que les harcèlements sexuels dans les bus, autre spécificité inconnue de mon bled et même de Besançon, il est vrai qu'ils étaient moins bondés. Dès que j'eus 14 ans, j'eus un solex, moins dangereux malgré les côtes -et les descentes abruptes avec le verglas et le mistral-. Un seul accident le premier jour, je dois la vie à l'extraordinaire sang-froid d'un chauffeur de bus qui parvint à m'éviter de justesse.

Un Lycée cosmopolite, Longchamps, où je me remis du racisme subi à Besançon à Pasteur (lien)...


.. contre la "fille de rouge" et du "midi" que j'étais... mais c'est une autre histoire. Une image tout de même de l'endroit où nous avons brièvement vécu dans cette bonne ville franc comtoise, joli, non? [Le racisme, oui, tout simplement et qui pour la première fois m'était adressé. "'Les gens du midi' étaient "ignares, sales fainéants et communistes, et on ne les comprend pas" ce qui dit avec l'accent donne exactement ceci: l'gen'mids'tsal'bêêêt' eeetfai'nand'comn' istéôôô'lcompr'ptm 'êpppâââ.."] Un accent qui me colle à la peau et qui parfois resurgit lors de colères -mais il en faut-. Jamais aucun prof ne m'a défendue et certaines au contraire renchérissaient... Marseille où au contraire personne ne m'a jamais demandé si j'étais catholique, protestante ou juive [n'importe lequel de tout ces QCM eût été acceptable avec quelques variantes sans doute dans l'échelle des appréciations mais légères.. -sauf communiste qui en général s'ensuivait par défaut car je ne pouvais que répondre "non" à toutes ces bienveillantes suggestions- d'où mes ennuis jusqu'au drame dont je parlerai un jour (lien).] Précision, il s'agissait d'un lycée public mais où se trouvait dans l'entrée à droite une chapelle d'assez bonne dimension, et où le curé régnait en maître, exemple les classes fermaient au moment des "communions" et si on n'était pas concernées tant pis. Ma seule amie dans ce sombre bahut fut Agnès, une jeune fille juive moins racisée que moi car elle au moins était "quelque chose". J'envisageai alors de me dire juive pour qu'on me foute la paix mais ma mère s'opposa, non, nous n'étions pas décidément même pas juifs. Il fallait assumer, j'avais 10 ans, un ou deux ans de moins que les autres, ce qui en cas de bagarre n'arrangeait rien...  

Marseille qu'après "ça" j'aimerai toujours. Mais...


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