Roms et juifs
On a déjà remarqué (1) un certain parallélisme entre roms et juifs dans leur errance mais ici les liens musicaux entre musique yiddish et tsigane sont évidents. D'autres similitudes existent dans leur culture-acquise, un ensemble de comportements et d'attitudes issues des persécutions historiques constantes -dont la solidarité, parfois réservée à un clan dans le clan-.
Une sorte de sélection "naturelle" s'exclama en riant une jeune pianiste juive -"le phénomène du ghetto".. perdurant même chez ceux qui issus de parents rescapés, ne l'avaient jamais connu. Étudiante au conservatoire, elle vivait seule dans un quartier parisien inquiétant -le chauffeur de taxi avait refusé de m'attendre garé en bas!- dans un immeuble autrefois luxueux mais abandonné depuis des lustres, un logis au loyer minime. Une petite femme frêle aux longs cheveux frisés avant que ce ne fut à la mode, toute à sa musique.. le bâtiment étant de surcroît à peu près vide! cela lui convenait, elle ne dérangeait personne en jouant la nuit.
Je grimpai les escaliers monumentaux à peine éclairés avec une certaine angoisse. Un piège ? Je répondais à une annonce de vente d'un piano ! Lorsque je sonnai, je vis une marque sur la porte, vers la serrure. Et c'est Tania, souriante, bien mise qui m'ouvrit, spectacle rassurant mais improbable au milieu de ce décor de thriller. Je m'enquis de la raison des éclats de bois arrachés.
Une sorte de sélection "naturelle" s'exclama en riant une jeune pianiste juive -"le phénomène du ghetto".. perdurant même chez ceux qui issus de parents rescapés, ne l'avaient jamais connu. Étudiante au conservatoire, elle vivait seule dans un quartier parisien inquiétant -le chauffeur de taxi avait refusé de m'attendre garé en bas!- dans un immeuble autrefois luxueux mais abandonné depuis des lustres, un logis au loyer minime. Une petite femme frêle aux longs cheveux frisés avant que ce ne fut à la mode, toute à sa musique.. le bâtiment étant de surcroît à peu près vide! cela lui convenait, elle ne dérangeait personne en jouant la nuit.
Je grimpai les escaliers monumentaux à peine éclairés avec une certaine angoisse. Un piège ? Je répondais à une annonce de vente d'un piano ! Lorsque je sonnai, je vis une marque sur la porte, vers la serrure. Et c'est Tania, souriante, bien mise qui m'ouvrit, spectacle rassurant mais improbable au milieu de ce décor de thriller. Je m'enquis de la raison des éclats de bois arrachés.
"O ce n'est rien, un cambriolage, heureusement je suis arrivée à temps" ... "A temps?".. "Oui, le gars était encore là avec un sac plein." (!?!) "Et vous avez fait quoi?"... "Je l'ai engueulé, tiens, et pas qu'un peu ! Il a tout lâché et s'apprêtait à filer mais pas question, 'tu ne vas pas t'en tirer comme ça, tu as esquinté ma serrure, donne moi 200 F!' Il m'en a laissé 300.." Impensable, malgré la porte fracassée, elle était entrée et devant le gus n'avait ni faibli ni détalé ce que quiconque qui eût fait... et avait même eu la présence d'esprit de lui réclamer un dédommagement ! "Je suis polonaise, une enfant du ghetto, on est tous comme ça -sélection naturelle !- débrouille et pas froid aux yeux, pas des chochottes, ça marche voyez.."
Dans l'incroyable résistance et bonne humeur des roms devant les innombrables et constants aléas -et même des drames- on peut voir à l’œuvre le même phénomène. Chassés, sans pathos ni larmes, devant les policiers qui les houspillent parfois hard, ils plient bagage, méthodiques, calmes, extraordinairement habiles à manier leurs lourds engins dans des endroits improbables, attellent et partent. Le soir-même, ils seront installés ailleurs... après avoir comme c'est parfois nécessaire dégagé d'énormes blocs (comment? en les enchaînant à deux voitures puissantes et en tirant) barrant un terrain déjà choisi pour repli, près de cimetières parfois, pour l'eau -la mère préparant dehors sur un feu de bois le repas du soir- endroit qu'ils occuperont jusqu'à ce que des plaignants -et pourtant les morts sont en général de bons voisins- ne les en fassent chasser à nouveau etc.. Il se peut qu'ils effectuent des branchements "sauvages", là aussi avec une certaine dextérité -électricité ou eau-, qui ne le ferait à leur place? Lorsque Madame Maure (lien) partit expulsée avec les siens -7 enfants !- d'un chemin qu'elle occupait depuis 5 ans, c'est moi qui ai pleuré et non elle trop affairée à ranger, organiser, ramasser le linge qui séchait; les gosses aidaient et le mari, avec le fils aîné, des costauds, embarquaient le matériel -de la ferraille!- dans un petit pick up. Personne ne les a aidés. Ça n'a pas pris une heure.
* Que l'on ne retrouve pas de la même manière [bien que les deux comportements puissent parfois coexister chez les uns et les autres exemple la famille Sarko-Ciganer (1)] chez les noirs descendants d'esclaves, bien que ce fut le cas des roms de Roumanie, des esclaves non "chassés" sauf lorsqu'ils parvenaient à s'échapper, ce qui était puni de mort. Les antillais notamment que les africains -qui parfois s'entendent pas très bien avec eux- qualifient de "plus blancs que les 'toubabs' " (lien avec "le syndrome Sarko".)
(1)Tous les articles où il est question du rapport roms-juifs, ou dans lesquels la notion de romité spécifique est remise en doute, -ce qui expliquerait les similitudes de culture entre plusieurs groupes ethniques persécutés différents dont les juifs- sont ici colligés. Pour faciliter la lecture, ces parties sont parfois en surbrillance.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire