Claire Auzias (lien)
"Samudaripen (lien*)"
* On notera dans l'interview que Claire Auzias donne comme chiffres du nombre de rroms européens au moment de la seconde guerre mondiale environ 700 000 et comme ceux qui furent assassinés entre 250 000 et 500 000, ce qui entre en contradiction avec d'autres thèses qui donnent de 500 000 à un million de disparus. Contradictoire ? Non. Tout dépend de ceux qu'on appelle rrom : si on y inclue les yéniches (lien) -ce qu'apparemment ni elle ni Marcel Courthiade ne font- la communauté le plus importante, il faut largement doubler le nombre de rroms. De même, (en termes plus généraux) Courthiade refuse-t-il d'inclure parmi eux les 100 millions de "rroms" d'Inde (lien) comme nous le verrons plus loin... ce qui modifie la stat d'un facteur 10 ! Je n'ai aucune position sur la question mais constate seulement que l'imprécision -phénoménale- des statistiques à leur sujet (lien avec un récent wiki qui donne d'autres chiffres) est tristement révélatrice de l'oubli, du peu d'intérêt même universitaire et en général que suscitent le samudaripen par rapport à la shoah (lien) et les rroms en général.
Note : la romanologie étant une discipline confidentielle, de fait un peu élitiste* et relativement récente, les dates d'événements varient parfois de 6 siècles et les chiffres, de plusieurs millions. Ainsi leur départ de l'Inde est-il parfois situé par des linguistes au 3ème
siècle, les estimations du nombre de romanophones vont de quelques
milliers à 8 millions, et celles de roms, de 13 à 113 millions -avec les
100 millions de l'Inde dont certains nient l'existence-. Voir le blog "linguistique" (lien)
Ce qui signifie en gros qu'à plus de 500 000 hommes/femmes "près" (facteur 2, et proportion de morts par rapport de la population globale de 1/2 à 3/4 -?- !) nous ne SAVONS PAS combien le samudaripen a anéanti de rroms. Tous les habitants de Lyon ou de Toulouse massacrés, évaporés, sans certitude; l'une ou l'autre de ces deux villes ou peut-être les deux à la fois, vidées de toute leur population.
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*Paradoxe, le sanskrit d'où provient directement le romani -très proche- est la langue des érudits de l’École des Chartes et des "Langues-o", savants Instituts qui historiquement ne constituent pas le lieu de nidification privilégié de contestataires, manifestants et activistes médiatiques fussent-ils humanistes; il ne faut donc pas s'étonner -bien qu'on en soit parfois un peu déçu- de ne jamais les apercevoir ni même les entendre lors des expulsions et de ce que j'appellerais des catastrophes humanitaires dont les roms -leur sujet de spécialité- sont victimes. L'université parfois réagit... 50 ans après.
Ce qui signifie en gros qu'à plus de 500 000 hommes/femmes "près" (facteur 2, et proportion de morts par rapport de la population globale de 1/2 à 3/4 -?- !) nous ne SAVONS PAS combien le samudaripen a anéanti de rroms. Tous les habitants de Lyon ou de Toulouse massacrés, évaporés, sans certitude; l'une ou l'autre de ces deux villes ou peut-être les deux à la fois, vidées de toute leur population.
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*Paradoxe, le sanskrit d'où provient directement le romani -très proche- est la langue des érudits de l’École des Chartes et des "Langues-o", savants Instituts qui historiquement ne constituent pas le lieu de nidification privilégié de contestataires, manifestants et activistes médiatiques fussent-ils humanistes; il ne faut donc pas s'étonner -bien qu'on en soit parfois un peu déçu- de ne jamais les apercevoir ni même les entendre lors des expulsions et de ce que j'appellerais des catastrophes humanitaires dont les roms -leur sujet de spécialité- sont victimes. L'université parfois réagit... 50 ans après.
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