Et rien n'a changé pourtant, à en juger par ce que l'on entend et voit actuellement..

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mardi 2 octobre 2012

Ce que subissent les roms depuis toujours.. "Et nous avons des nuits plus belles que vos jours"

Cet article tiré de "fabrication de la maladie psy" (lien) n'est pas tout à fait à sa place -quoique- mais il correspond en fait à l'origine ou à une des origines de ce blog : le racisme subi trois mois seulement, pas par une rom, mais par une jeune fille "bien sous tout rapport" selon la loi pérenne inscrite dans les cieux de la sottise humaine. Il faut seulement pour eux élever cette histoire à la puissance "n". Cette jeune fille, c'était moi.

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"Les rouges et les noirs", Besançon ou la naissance d'une délinquante



Un établissement public, le Lycée Pasteur, où je fus scolarisée en 6ième, à 10 ans soit un an de moins que la plupart [ce qui n'arrange rien.] Où la première question que l'on posait aux nouvelles -sans agressivité au départ- était "es-tu catholique ou protestante?" et en cas de réponse négative "alors juive?" -Parfois pas dans cet ordre-. Force me fut d'avouer que je n'étais rien de tout ça. Mauvais. Car en principe, à la suite du QCM, venait "Donc communiste?" Pas davantage mais ça compliquait et finalement "rouge" et "fille de rouge du Midi" fut la funeste étiquette qui me fut accolée. Un accent que "l'o' n'comprend" pas, le pire étant qu'au début moi non plus ne les comprenais pas et parfois cela valait mieux. Ainsi les gens du midi étaient-ils "sal'fê'nâtbêtroug c'stig nar'k'ôlêêcprâ" ce qui décodé signifie "sales, fainéants, rouges, bêtes, communistes et on ne les comprend pas". Point.

Un bahut public mais où régnait en maître le curé qui, tel un prof privilégié, avait "sa" propre salle pour le "caté", avec une chapelle où les filles allaient prier avant les compo. Avec un cierge parfois. Lock out au moment des communions quand par ailleurs les absences étaient contrôlées sans indulgence, si on n'était pas concernées tant pis. Où les débats alors tournaient tous autour de la "robe", les riches optant pour l'aube plus chic, les autres ressortant des fanfreluches usées. 


Un harcèlement donc, des "moqueries" ou plutôt sarcasmes, insultes et cruautés assez peu variés mais constants; jamais les porfs {je laisse} toutes du cru en 6ième -pas le top- ne me défendirent, au contraire, l'une renchérissait en me reprochant ma "vanité" (c'm'tl'gens'd'm'dihaha) et celle de lettres, plus compréhensible, exigeant que je parle enfin "kom'tlmond sans quoi v'zaurez toujours zéro à l'oral". Je perdis donc à demi mon accent pour en emprunter, c'est le mot, un plus discutable qui parfois ressurgit encore en cas de colère. [Question: Bérénice ou Titus qui s'exprimaient en latin ou en grec le parlaient-ils avec l'accent fra'ct'ois plutôt qu'avec celui du Midi lent et articulé?!] Lorsqu'elle nous demanda ce que l'on voulait "faire" plus tard et que je répondis naïvement "écrire des livres" son rire fut suivi de bon cœur par l'ensemble. C'est alors que furent rajoutées à la liste de mes, de nos tares l'arrogance et la vantardise bien connues, Tar't'rin'd'ttâr'scon, on est prié de rire.

 A la cantine, j'étais censée manger "mal", qu'est-ce à dire, les coudes sur la table ? Ou les mains mal positionnées? Je ne me souviens plus, mal en tout cas. La chef de table veillait, toujours derrière moi. D'autre part, comme j'étais vouée à l'enfer, cela n'avait guère d'importance. Dans les rangs, "on" s'ingéniait à imiter l'accent que je n'avais presque plus et des rires fusaient dès que j'arrivais. Toutes n'étaient pas au diapason certes mais aucune n'osait s'opposer aux réalisatrices-actrices de la pièce, souvent des anciennes. Pénétrer au lycée le matin me nouait l'estomac. Ma seule "amie", Agnès, était juive -encore m'évitait-elle lorsque ça bardait trop-. Je n'en parlai jamais à mes parents ni à quiconque, j'avais honte. Honte pour eux, toujours mis dans la charrette des charges, surtout ma mère, mon père étant franc-comtois ou assimilé. ("Fille de rouge.")

Jusqu'au jour J où je ne m'explique toujours pas ce qui s'est passé. Ce ne fut pas pire que les autres fois pourtant. On était en rang dans la cour -pavée!- on attendait la cloche et les pions pour entrer. Dans une autre file -des quatrièmes, 14 ans !- une fille me cracha une insulte habituelle, je ne me rappelle même plus laquelle, imitant grotesquement comme d'hab l'accent du midi, genre "tu t'es lavée aujourd'hui par chance?", rien de sûr, ou encore "ton pap' a-t-il encore chié un article hier?" la suite a tout occulté de ce détail.

Ce fut le signal de la mise à feu. Avec le recul, j'ai l'impression d'être littéralement sortie de mon corps. Telle un fauve à l'attaque, j'ai bondi, l'ai envoyée à terre d'un seul coup et du même mouvement frappée de toutes mes forces, comme s'il en pleuvait, de coups de pieds, au visage, aux côtes puis sur le dos et le postérieur -elle s'était mise en boule- sans qu'elle ne comprît ce qui lui advenait -moi non plus-. Tétanisées, terrorisées, aucune des filles ne réagit sauf à s'écarter prudemment du ring (!) Des hurlements cependant et enfin deux pions me ceinturèrent, il en fallut deux, et me conduisirent manu militari dans le bureau de la proviseure. J'étais aussi stupéfaite que tous de cette "autre" qui venait de surgir de moi et en un éclair terrasser un tel monument. Rétrospectivement, cela semblait un rêve. 


Un bureau de ministre, une belle femme glacée aux cheveux blancs -Delphine Seyrig- qui par chance s'appelait Dreyfus. "Expliquez-vous mais je vous préviens, n'ayez aucune indulgence à espérer". Et je m'expliquai. Calme, soudain libérée de ce que je subissais sans riposter ni rien en dire, tout y passa y compris les profs, certaines pionnes, la cantine où je ne pouvais rien avaler etc.. Pendant ce temps, sans même daigner me regarder, elle feuilletait mon livret. Puis elle leva les yeux, son mépris devenu perplexité. Et lorsque ma victime entra, le visage lisse marqua une certaine émotion ; sans rire, à nouveau penchée sur le livret, elle s'enquit "êtes-vous bonne en gym?" Non, je suis trop petite. A nouveau, un regard vers la fille puis vers moi, un sourcil levé et un fugitif sourire tout de même tant cocasse était l'image de ces deux gamines dont l'une était déjà une femme corpulente et l'autre une enfant. 


Et elle la questionna. Celle-ci eut l'honnêteté ou la naïveté de reconnaitre les faits -elle ne pensait pas avoir péché puisque tout le monde agissait ainsi-, elle en remit même une couche, sure sans doute de susciter enjouement et faveur de la proviseure*. Un imperceptible froncement de sourcils agacé, elle la coupa sèchement et nous fûmes congédiées. Au fond l'enquête avait été rapide, nos versions concordaient.
Le verdict tomba le lendemain après une longue entrevue avec mes parents, j'étais renvoyée 3 jours (quelle joie!), rayée du tableau d'honneur (!) ma réintégration étant conditionnée à l'excellence de résultats qui en ce trimestre n'étaient pas ceux attendus. Si ce n'était que ça.. Je devais aussi reconnaitre ma faute ce que je fis volontiers car c'en était une et de taille.

J'étais le héros du jour. Toutes assurèrent avoir été écœurées par ce qui m'était infligé. Écœurées, mais en silence. Elles avaient eu peur de se défausser de l'ensemble qui n'était peut-être pas si consensuel qu'il le clamait -mais tonitruant- et de subir le même sort. Une chef de gang était née [cm'kt'a fait?] mais nous quittâmes Besançon peu après pour Marseille (lien). Ma victime fut amère [y'âp'd'jus'tc] et en un sens elle n'avait pas tort, elle avait payé pour tous, je l'avais amochée et ridiculisée sans aucune réelle sanction au contraire, ayant bénéficié de la situation, d'un "casier" vierge, de l'irrésistible image de David et Goliath que nous offrions et d'un profil de futur poulain de prépa. Qui sait si je ne ferai pas un jour honneur au bahut? La proviseure était-elle lectrice de mon -beau mec- de père? Ou seulement juste, on ne s'appelle pas Dreyfus comme Dupont?

Quid des deux profs** qui plus que les élèves étaient responsables et que j'avais pointées? ce fut sans chichis, changement d'aiguillage, elles s'engouffrèrent aussitôt dans la bonne file et, accent ou pas accent, je passai à 19 -en français-latin- et 16 -en histoire- la même semaine (!) Politiquement incorrect, vous dis-je, Lydie, en collègue, se paya le luxe de s'étonner, ironique, de progrès aussi fulgurants. Quant à la cantine, que je tinsse ma fourchette de la main droite ou gauche n'avait soudain plus la moindre importance. J'eusse craché par terre, personne n'eût relevé.

54 ans après je n'ai rien oublié. Depuis ce temps, je sais qu'il est facile de devenir délinquant et qu'au bout du racisme, il n'y a parfois que les poings comme arguments.. et surtout que l'on peut facilement tuer, n'importe qui le peut même une enfant d'instit formatée à l'exemplaire. Si on ne me l'avait pas arrachée, l'aurais-je fait, du moins si j'en avais eu la force -et, mystère, je l'avais-? Le fait est que cette tueuse surgie de moi visait avec une sorte de joie sauvage d'animal déchaîné, d'instinct, là où un coup peut occire, tête, plexus solaire, nuque. Après l'improbable avantage de l'effet de surprise, voulais-je la mettre définitivement out avant qu'elle ne se relève? Je l'ignore, je ne "pensais" plus, c'était mon corps qui pensait à ma place. Un état d'amok? Le racisme peut générer cela. 

*Les agresseurs racistes n'ayant en principe aucune conscience de ce qu'ils ont fait manifestent souvent une parfaite sérénité devant Dieu -la Proviseure- et les hommes, sans songer à nier, plutôt fiers de leurs actes de bravoure même contre des femmes et des enfants [cf les riverains qui ont attaqué des familles roms à Marseille (lien) paradant devant les caméras de télé.] Tout est tellement évident pour eux -par définition ils ne peuvent se mettre à la place de leurs victimes ni même les voir comme humaines- que, pris la main dans le sac [ici, le crachat au sol] ils imaginent tout naturellement recruter leurs juges -qui forcément "pensent" comme eux sans le dire-, sûrs d'être félicités. Car le racisme poussé à l'extrême est un monisme qui ne peut même pas envisager d'antithèse. Là, une observation : que serait-il advenu si Dreyfus avait ri ou renchéri aux insultes reconnues -et de fait réitérées- par ma "victime", ces bonnes blagues qu'musaient t'l'mônd'? Un désespoir absolu, le terreau de levage d'une vraie délinquante, d'une tueuse. Et cela, c'est ce que subissent les roms depuis toujours (lien).


**RACISME ET PROBLÈMES PSYCHIQUES




Ces profs étaient les deux leaders de la classe, l'une (d'histoire) -50 ans, blonde, ronde et 
rigolarde- parce qu'elle avait un nom connu, sa fille dont elle parlait toujours était actrice, et qu'elle était depuis toujours un pilier du lycée et issue d'une famille en vue ["nature", expansive, faussement aimable, elle avait pour habitude de se balader en ville où elle avait des antennes partout et disait tout savoir sur tous, y compris sur la vie familiale des élèves dont elle ne se gênait pas de faire mention en cours. Ainsi prétendit-elle que je me serais moquée d'elle dans le bus. Je protestai vigoureusement, elle ne l'empruntait jamais disait-elle, comment pouvait-elle savoir.. un fait de surcroît inexact? "Je sais tout" affirma-t-elle en riant "une petite jeune fille avec des nattes et un accent à couper au couteau -rires- toujours très satisfaite d'elle-même -gestes- qui se prend pour Anne Frank -hilarité générale- et jacasse à la criée mm?" Ma solitude était telle que je n'avais confiance et ne parlais à personne; une fille m'aurait-elle calomnieusement trahie? Agnès, à qui seule j'avais avoué que je tenais un journal? cela me mit mal à l'aise et m'isola encore davantage]... et la seconde (de français-latin-grec) celle qui me collait zéro en récitation, au profil opposé, 35 ans, jolie, brune type méditerranéen (!) retenue et arrogante, probablement mieux qualifiée que tous pesait elle aussi son poids. Courageuse en un sens; bien que nommée de peu, au moment des communions, elle fut la seule à assurer ses cours. Cela n'empêcha qu'elle fût la clef de voûte de la cabale raciste qui sans elle n'eût jamais pris une telle ampleur. Par la suite, tout en cédant comme l'autre, elle sous-entendit tout de même lourdement que j'avais des problèmes "psychiques".. comme l'attestait mon isolement (!) par exemple, je m'installais encore assez souvent au fond de la classe où je semblais comme enfermée dans une bulle.. mettant livres et plumier en écran devant moi ou jouant obsessionnellement avec "quelque chose", les yeux toujours baissés ou ailleurs etc.. Cela ne m'empêchait pas de "suivre", ma valeur n'était pas en cause, mais enfin c'était bizarre. Non?


Et exact : même après le happy end, j'éprouvais malgré leurs avances des réticences à frayer -sauf très superficiellement- avec celles qui m'avaient agonie -ou laissé faire-. C'était injuste mais lorsque la meute fond, la proie n'a pas le loisir de distinguer parmi les aboyeurs ceux se taisent ou refusent la courre. Et après coup, il est facile de changer de casaque. [En effet, je jouais avec la pierre d'un pendentif de par ma grand-mère qui réfractait superbement la lumière.] Lydie haussa les épaules et naïvement -et courageusement- parla un peu trop de notre vie, ce qui par chance ne fut ni interprété ni retenu contre moi ou contre elle, ni même rapporté je pense, celle-ci avait un peu plus de classe que la grosse P. -initiale de son nom-. Oui je me moque à présent certes, ce qui n'était pas le cas alors, les profs étant des sortes de demi Dieux et la proviseure, Dieu en personne. Combien ceux-là, déchus de l'Olympe, avaient fait piètre figure! Cela aussi était injuste car les autres ne m'ennuyèrent jamais [sauf celle d'anglais, hors concours car elle haïssait tout le monde en bloc.] Il me fallut du recul pour analyser et relativiser. Le drame est qu'en ces circonstances, ce sont les salauds uniquement que l'on retient, même s'ils ne sont que deux: ils obèrent tout l'horizon. Par exemple, je ne sais même plus si en maths le prof était un homme ou une femme mais je sais en revanche que "il" ne fit jamais parti de la meute. L'amalgame fautif de leurs harceleurs affaiblit les victimes, les décrédibilise, les conduit à une sorte de paranoïa, d'ostracisme en pochoir.. constituant le but du racisme primitif qui s'en renforce, comme le montre sa référence systématique à un soi-disant consensus ("tout le monde pense comme moi -sans oser le dire-" lien avec "Le journal d'un salaud"). Il importe que la victime soit ou se croie seule et haïsse "tout le monde" en bloc, y compris des innocents. Ce sera plus facile alors de l'estampiller "folle" si les choses tournent mal.



Le racisme de P., seule, frustrée de ne pas vivre à Paris où son unique fille étincelait, divorcée, obèse et peut-être elle-même objet de cruelles moqueries -dans la rue- s'explique donc relativement mais celui de l'autre reste un mystère. Crut-elle réellement me rendre service en m'imposant de perdre mon accent à coup de zéros? C'était l'époque où les certifiés ou agrégés -surtout de lettres classiques- devaient eux aussi apprendre à parler "comme tout le monde". L'accent franc-comtois -chez elle moins flagrant que chez les autres- l'avait-il handicapée? Avait-elle été humiliée par des sarcasmes, des menaces? Aurait-elle dû céder et une fois le concours passé, l'aurait-elle repris, atténué? Était-elle arabe, italienne? Voulut-elle se venger? M'aider? Cela, je ne le saurai jamais. Elle n'avait cependant pas tort: oui, j'avais des problèmes psychiques, elle avait seulement omis leur contexte et inversé la cause -elle!- et la conséquence -mon extrême défiance et mon désir d'isolement durant ses cours-. Une preuve: ces "bizarreries" cédèrent dès que je changeai de lycée (lien).
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Hypothèse: Besançon, et la Franche-comté 
carrefour acculturé de deux mondes

La haine qui couvait en adhérence ici contre les basanés, les gens du sud, les métèques et les athées provenait-elle de l'identité historique incertaine des bisontins rattachés à l'empire espagnol de Charles-Quint, puis au germanique de son successeur et tardivement à la France.. comme si en cette ville-pierre angulaire, deux cultures, l'Espagne toute puissante et la Germanie combattaient encore en archétypes? Le désir obsessionnel -et hostile- devant tout nouveau venu [dans une cité qui pourtant ne connut pas de guerres de religion] de le situer dans un camp ou dans un autre, catholique ou protestant, du Sud ou Germain [juif n'avait pas d'importance, c'était "mal" certes -mon amitié avec Agnès le montre bien- mais à peine, sans doute un relent gêné de la funeste affaire Dreyfus qui marqua l'Est plus qu'ailleurs*] serait-il relié au passé? Accent, patois, la culture franc-comtoise affichait avec fierté des valeurs controuvées -voire inverses de la pratique comme c'est souvent le cas- dites "germaniques" [travail, fiabilité, courage, sérieux, hygiène, ponctualité, self-control, modération, foi, discrétion, ordre, obéissance, délicatesse, intellectualité, esthétique**] opposées à tous les péchés du sud en clichés [nonchalance ou paresse, défaut de parole, pleutrerie, superficialité, saleté, procrastination et versatilité, histrionisme, laisser-aller verbal, apostasie ou hérésie, hâblerie, désordre, libertarisme, vulgarité, crasse ignorance, laideur] formant ici la superstructure cocasse mais mortifère dont je fis les frais. Un indice, dans ce lycée -autre exception historique après celle du curé en soutane trônant dans "sa" salle et partout dans les couloirs- la première langue était celle de Goethe même pour des médiocres et quiconque optait pour l'anglais était un out-sider bousculant les emplois du temps. D'où l'insistance ("mais "allemand", c'est MIEUX") alors qu'habituellement seuls les bons élèves sont autorisés à le choisir -ce n'est jamais avoué mais c'est ainsi-; à Besançon, tout était décidément différent.
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* Autre hypothèse : le racisme contre les "gens du midi" aurait-il pris le relais de l'antisémitisme qui après l'affaire Dreyfus puis la Shoah faisait trop mauvais genre?  

** En italique, les valeurs qui d'après mon expérience relativement brève et perso me sont apparues inversées, la première étant l'hygiène, semblait-il alors assez sommaire du moins dans le HLM où vous vivions et à l'école. Le froid peut l'expliquer -les enfants, les mamans le soulignaient avec fierté "prenaient bien leur douche tous les samedi".. de même que c'était en ce jour béni que leur linge de corps était changé- ma mère en riait. En comparaison, par la suite, à Marseille, ce n'étaient pas seulement douche plus linge changé tous les soirs -comme nous pratiquions en Cévennes- mais la plupart du temps toute la maison, sols, cuisines quotidiennement lessivés à fond -ce que nous ne faisions pas-. Je ne sentis jamais d'odeur désagréable dans les couloirs des immeubles même pauvres, contrairement à Besançon où de lourds relents de viande et de ragoût s'exhalant à chaque étage donnaient la nausée. Le froid aussi peut l'expliquer, par le confinement.

Autre valeur controuvée, l'esthétique. Reliée à la possible déficience hygiénique? A un probable laisser-aller de gens occupés par d'autres soucis? A une certaine pauvreté? On la retrouvait pourtant même dans des milieux bourgeois par exemple l'agrégatif de lettres classiques -fils de profs- que ma mère diligenta pour s'assurer de l'excellence promise de mes résultats en latin, quoique en apparence nickel, exhalait une fragrance qui me gênait. Et l'obésité, déjà chez les enfants, mal cachée par des vêtements parfois inadéquats, ainsi que l'état dentaire et des cheveux assez médiocre marquaient souvent dès le plus jeune âge allures et visages [ceci n'est pas une recherche sociologique mais seulement des souvenirs épars peut-être biaisés par mon équation personnelle qui ne favorisait pas la longanimité. Le racisme dégrade même ses victimes.]


Le principe du racisme version comique
Et nous avons des nuits plus belles que vos jours
Quant aux points essentiels, la bonne éducation, le courage, la discrétion, la retenue -opposés à "notre" grossièreté, lâcheté, paresse, histrionisme, vulgarité- les accusations exprimant elles-mêmes avec vigueur.. la substance de tares qu'elles étaient censées dénoncer! quoique comiques, n'en étaient que plus exaspérantes, rappelant la furieuse tirade de César supposée démentir Escartefigues qui lui reproche d'être colérique? Oui mais pour rire, il faut au moins être deux (lien)






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